3:16 Carnage dans les étoiles

Cela fait un moment que je me promet de faire un billet pour présenter un vrai coup de cœur rôlistique, et plus précisément MJstique (faudrait que j’ai l’occasion de le tester en joueur…) : 3:16 Carnage dans les Étoiles.

Pourtant à la base il n’avait pas forcément ce qu’il fallait pour me plaire : un jeu de rôle où les joueurs incarnent des soldats de l’espace pour buter à la chaîne des Aliens qui n’ont rien demandé n’est pas spécialement mon truc. Coté subtilité et finesse on a vu mieux. Coté Morale, je me disais aussi que ça n’était pas la peine d’en parler. Mais sous ce couvert fort bourrin se cache des merveilles de subtilités, de finesses et de réflexions. Et une sacrée Morale !

Au final, quelle est la meilleure façon de dénoncer quelque chose que d’en exagérer les traits ?

Car 3:16 ça n’est rien d’autre que ça : une dénonciation du militarisme, des abus de l’autoritarisme, de la guerre et de ce qu’elle fait aux hommes qui la pratiquent… Et là ça me parle un max !

Mais peut être vais-je trop vite…

3.16 Carnage dans les Étoiles

Présentation du jeu

« Tuer des bestioles, c’est le deuxième truc le plus chouette dans tous le cosmos.
C’est quoi le premier ?
Compter les morts, débile ».
Soldat Dog

3:16 Carnage dans les étoiles (3:16 Carnage amongst the stars) est un jeu de rôle écrit par Gregor Hutton et édité en français par le 7ème Cercle, électrisant et dynamique, au système simple, permettant de jouer aussi bien en campagne qu’en courts scénarios.

Vous pourrez envoyer vos Space Troopers buter des bestioles dans tout le cosmos. Vous allez prendre du galon, améliorer vos armes, détruire toute civilisation, et découvrir qui vous êtes grâce à un système de « Flashback ».

En fait c’est ce dernier point qui m’a attiré en tout premier lieu : La création du personnage au fur et à mesure de la campagne. Ces derniers temps je recherchais des systèmes de jeu léger, création facile et rapide soit pour

1. pouvoir faire une partie sur le pouce les (rares et courtes) fois où je retrouve d’anciens amis le temps d’une soirée, d’un we
2. pouvoir présenter et faire tester des gens désireux de découvrir le jeu de rôle sans les assommer à coup de Base de 3kg et des 15kg de Suppléments

Création de personnage et mécanisme de résolution

A la création, on définit un personnage par son Nom, une Réputation, puis on répartit 10 points entre sa Capacité de Combat (CC) et sa Capacité Hors Combat (CHC) (2 et 8 étant les extrêmes acceptés).

Sachant que par la suite, un test consiste au lancer d’1D10 (Dé à 10 faces), avec réussite si le jet est inférieur ou égal au score.

CC pour tout ce qui va concerner le Combat.

CHC pour tout le reste.

Le point intéressant est qu’on va d’abord jeter les dés et après seulement décrire son action. Ce que je résume par :

Les dés indiquent ce qu’il se passe. Les joueurs décrivent comment ça se passe.

Du coup, fini les moments perdus à chercher quelle(s) compétence(s) peu(ven)t servir si je fais un double kick salto arrière head-shoot. Non, j’ai tiré les dés pour un CC, j’ai réussi, je décris ce que je veux. J’ai raté ? Je décris ce que je veux aussi tant que le résultat de la description est bien un ratage (le double salto est parfait, mais j’ai tiré à coté).

Dans le cadre d’un CHC ? Par exemple, pénétrer dans un bâtiment fermé, le joueur qui a réussit son CHC pourra décrire comment son Personnage a croché la serrure ou s’il préfère comment il a eu de la chance car la clé était sous le paillasson ou encore comment il a défoncé la porte d’un gros coup de pied. Ou simplement sonné et pactisé avec les individus à l’intérieur, …

Ce système a aussi l’avantage de ne pas dégoûter le joueur qui aura fait une superbe narration pour expliquer sa géniale action et qui se merde lamentablement au moment de jeter les dés. Là on décrit en connaissance de cause !

Un dernier avantage c’est que le joueur étant libre de sa narration (tant qu’il respecte la réussite/le ratage) il peut amener des éléments à l’histoire. Éléments qui pourront être reprit par le MJ ou les autres joueurs.

Système de Flashback et narration

A ce système simpliste va s’ajouter le mécanisme de Flashback. Un Flashback, c’est le moment où un joueur va dire « Pause » à l’action en cours. Il va alors raconter un Flashback de l’histoire de son personnage, l’étoffant ainsi. Il faut que le Flashback ait un rapport à la situation présente, car en conclusion le Flashback influe/explique comment la situation en cours évolue. Ces Flashbacks peuvent être de deux catégories : les Forces et les Faiblesses.

Une Force va amener une Victoire, une Faiblesse une Défaite. Mais ce qui est important c’est que le joueur va décrire comment se passe sa Victoire ou sa Défaite.  Un petit exemple que j’ai servi à mes joueurs pour leur expliquer :

Le Soldat Johnson est estropié, au prochain Kill qu’il se prend, il y passe. D’ailleurs, les dés viennent de le confirmer, il va mourir sous l’assaut des Insectes Géants. Il décide d’utiliser une Faiblesse et raconte :

Quand j’étais petit, j’ai été visiter un pays chaud sur Terra. C’était les vacances, le soleil, une plage de sable chaud et on s’amusait bien. Soudain j’ai hurlé. Une sensation de brûlure violente parcourrait mon bras. Alors que ma mère venait me récupérer, j’ai vu une araignée monstrueuse se laisser tomber à terre. Depuis, tout ce qui est insecte et autre me fout une trouille bleue… Et il est difficile pour moi de garder mes moyens…

Il inscrit sur sa Fiche « Arachnophobie » et marque la Faiblesse comme utilisé. Fou de terreur à cause de la présence des insectes géants, il panique et se met à courir, courir sans savoir où, une seule direction : loin de ces bestioles…
Ce ne sera que bien plus tard, après avoir fini de grillés toutes les Bestioles que ses coéquipiers le retrouveront, planqué au fond d’un trou, le regard dans le vague, frottant son bras sans s’arrêter…

C’est une Défaite : il est sortit du combat, laissant ses copains finir le travail mais… il est toujours vivant !

Evidemment, les Flashbacks sont en nombres limités, déblocables par le gain de niveau. De plus, la dernière Faiblesse est spéciale…

Les trucs que j’aime

Ce qui m’a de suite frappé c’est que la fiche de personnage va orienter la campagne de 3:16. Et dans un sens bien précis. En effet, la dernière Faiblesse déblocable n’est pas (comme les autres) définie par le joueur. Elle est posée, visible et lisible dès le début de la campagne sur la fiche de perso. Et elle a un nom si évocateur : « Haine de la Patrie » (ou Haine de Terra).
Seulement, avant d’en arriver là, les joueurs auront en parallèle certainement évolué dans la hiérarchie de la 16ème Division du 3ème Corp Expéditionnaire de Terra. Ce qui amène un dénouement… certainement tragique ! (Pour les perso, pour la 3:16, pour Terra et plus certainement pour tout ce petit monde à la fois!)

Un autre point qui se découvre c’est la compétition inter-Joueur qui se met en place. Oui, je parle des Joueurs, pas des Personnages. Seul celui qui a le plus de Kill à la fin de la mission est sûr de gagner un niveau. Seulement… Certaines armes étant plus puissantes que d’autres et notamment en début de campagne où seul le Caporal à accès au truc qui fait D10 Kills, on va souvent voir le même, qui aura donc des facilités pour la suite à faire encore plus de Kills. Et ça attise une forme de non coopération. Les autres joueurs peuvent se liguer pour le rendre inefficace (en se positionnant à des Portées où il n’inflige aucun dégâts), ou le mettre hors course pour une rencontre en utilisant la compétence « Forcer une Faiblesse » qui oblige un joueur à utiliser une Faiblesse.
Ajouter à ça le coté « jeu de société » pour gérer efficacement une Rencontre…

Et au final, c’est pensé. La course au Kill qui finit par ne faire percevoir l’ennemi que par une suite de chiffre, la compétition absurde qui se met en place alors qu’on est plus efficace coordonnés, et pour finir le final tragique où ceux qui défendent Terra ne peuvent que la détester… La guerre c’est vraiment la merde !

Liens

3:16 Carnage Amonst Stars sur le site Gregor Hutton, l’auteur du jeu : http://gregorhutton.com/boxninja/threesixteen/

7ème cercle, l’éditeur du jeu en VF : http://www.7emecercle.com/7cercle/jdr/316.php?page=Inf

Communauté sur rolistes.org : http://rolistes.org/m/community/view/3-16-Carnage-dans-les-Etoiles

Ma partie par forum : « La Fin justifie les moyens »

Inspirations/Références pour « Mon » 3:16

3:16 c’est la guerre entre Terra et le reste de l’univers. 3:16, comme je l’ai dis plus haut, c’est aussi pour moi la dénonciation de l’absurdité qu’est la guerre. Voici deux références qui me servent d’inspiration pour tenter de retranscrire ceci dans « mon » 3:16.

La Guerre éternelle

J’ai découvert la BD adaptée du roman de Joe Haldeman chez un ami. Un vrai choc pour moi. Je fais un petit séjour une fois l’an chez cet ami, je la relis à chaque fois. C’est la base du pitch de ma campagne « La Fin justifie les moyens » : Un vaisseau explorateur terrien est attaqué et détruit par un autre vaisseau inconnu. C’est le début d’un conflit qu’on va suivre par le récit d’un soldat,William Mandella, qui aura vécut cette guerre de son début à sa fin (une guerre de 1143 ans terrien, mais un temps subjectif plus court pour les soldats : temps biologique raccourci par les sauts collapsars et ralenti par les voyages interstellaires effectués à une vitesse proche de celle de la lumière).

Et le dénouement de cette guerre est tellement révélatrice de l’absurdité de celle-ci mais tellement logique (et triste) en même temps…

La stratégie Ender

Que dire sur ce roman d’Orson Scott Card sans en déflorer le sel à ceux qui ne l’ont pas lu ? On suit la formation d’Ender et d’autres gamins géniaux (dans le sens « au QI élevé ») sélectionnés pour le programme militaire et entrainés en vue de la prochaine bataille contre les Doryphores, une race extraterrestre qui a attaqué la Terre quelques années auparavant. Avec un final fabuleux. Ne lisez pas les résumés, lisez le livre, c’est une merveille !

3:16 La Fin justifie les moyens

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